Jean Christian est né le 13
décembre 1921 à Paris (15ème). Il habite au 54 rue Olivier de Serres à Paris (15ème).
Célibataire,
il est aide-mécanicien, au chômage au moment de son arrestation.
On
sait par les procès verbaux d’interrogatoire du commissariat du 15ème,
qu’il fait partie depuis septembre 1940 d’un groupe de quatre jeunes
communistes « placés sous l’autorité de Jeannine Gagnebin, à savoir
Nicolaï, Paul Gianni et lui-même ».
Jean
Christian est incarcéré à la
Santé le 19 décembre 1940. Il est jugé avec ses co-inculpés le
1er mars 1941 au tribunal de 1ère instance du
département de la Seine,
police correctionnelle, 15ème chambre. Il est condamné à 6 mois de
prison. Il est libéré en mai 1941, une fois sa peine effectuée. Il est exclu
des Jeunesses communistes pour avoir collaboré avec la police.
Il
s'engage alors comme volontaire pour travailler en Allemagne le 25 septembre
1941 (archives BAVCC). A son retour en France, il est arrêté à nouveau le 28
avril 1942 avec deux de ses co-inculpés du procès du 1er mars 1941
(Paul Gianni et Jean Nicolaï). Ce jour là une rafle est effectuée par
l’occupant dans tout le département de la Seine. Lire La
politique allemande des otages (août 1941 -octobre 1942).
En
application de la « politique des otages », le Commandant militaire
en France ordonne l’exécution d’otages déjà internés et arrêtent 387 militants,
généralement arrêté une première fois par la police française pour activité
communiste depuis l’armistice et libérés à l’expiration de leur peine. Il
s’agit de représailles ordonnées à la suite d’une série d’attentats à Paris (le
20 avril un soldat de première classe est abattu au métro Molitor, deux soldats
dans un autobus parisien, le 22 avril un militaire est blessé à Malakoff).
Jean
Christian est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942 dit
des «45000». Ce convoi d’otages
composé, pour l’essentiel, d’un millier de communistes (responsables politiques
du parti et syndicalistes de la
CGT) et d’une cinquantaine d’otages juifs (1170 hommes au
moment de leur enregistrement à Auschwitz) faisait partie des mesures de
représailles allemandes destinées à combattre, en France, les Judéo-bolcheviks responsables, aux yeux
de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin
contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941. Lire dans le
blog le récit des deux jours du transport : Compiègne-Auschwitz
: 6, 7, 8 juillet 1942.
Son
numéro d’immatriculation lors de son arrivée à Auschwitz le 8 juillet 1942 est
inconnu. Lire dans le blog le récit de leur premier jour à
Auschshwitz : L'arrivée
au camp principal, 8 juillet 1942. Le numéro "45686 ? " figurant
dans mes deux premiers ouvrages sur le convoi du 6 juillet 1942 correspondait à
une tentative de reconstitution de la liste du convoi par matricules. Ce
numéro, quoique plausible, ne saurait être considéré comme sûr en raison de
l’existence de quatre listes alphabétiques successives, de la persistance de lacunes
pour plus d’une dizaine de noms et d’incertitudes sur plusieurs centaines de
numéros matricules. Il ne figure plus dans mon ouvrage « Triangles
rouges à Auschwitz ».
On
ignore la date exacte de sa mort.
- Note : Il y a eu inversion
dans les PV d’interrogatoires de son prénom et de son nom : il y est
appelé Christian Jean.
Sources
Bureau
des archives des conflits contemporains (BAVCC), Ministère de la Défense, Caen (dossier
individuel consulté).
Recherches
faites pendant des années aux archives de la police par André Deslandes sur le
procès des 1940 des Jeunes communistes des 14ème et 15ème
arrondissements, pour la mémoire de son frère René
Deslandes et des jeunes communistes des 14ème et 15ème
© Photo de la porte d’entrée du
camp d'Auschwitz : Musée d’Auschwitz-Birkenau.
Biographie installée en juillet
2012, par Claudine Cardon-Hamet, docteur en Histoire, auteur des ouvrages : «Triangles rouges à Auschwitz, le
convoi politique du 6 juillet 1942 » Editions Autrement, 2005 Paris et de Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6
juillet 1942 dit des «45000», éditions Graphein, Paris 1997 et 2000
(épuisé). Prière de mentionner ces références (auteur et coordonnées de ce
blog) en cas de reproduction ou d’utilisation totale ou partielle de cette
biographie. Pour compléter ou corriger cette biographie, vous pouvez me
faire un courriel deportes.politiques.auschwitz@gmail.com Pensez à indiquer les
sources et éventuellement les documents dont vous disposez pour confirmer ces
renseignements et illustrer cette biographie
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